KeizerSauze

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Le monde de Dofus regorge de légendes toutes plus belles les unes que les autres.
Il en est une qui, en plus d'être belle, m'a été contée par un des héros lui-même...

Cette histoire commence il y a bien longtemps dans un petit village retiré de toute civilisation au nord d'Amakna, l'île de Pandala. Dans une petite maison au toit de paille vivaient trois frères, trois sacrieurs. Tous trois vivaient dans une harmonie parfaite de cueillette, chasse, pêche... Ils se répartissaient équitablement les différentes tâches et pouvaient ainsi vivre en autosuffisance.
Le premier, d'une patience infinie, était maître dans l'art de la pêche et de la cuisine.
Le deuxième, d'un courage infaillible, était maître dans l'extraction du minerais et de la forge.
Le troisième, d'une dextérité parfaite était maître dans le dûr métier de bûcheron et de la sculpture.
Ces trois frères vivaient ainsi depuis leur plus tendre enfance.
Leurs parents, de courageux fermiers, les avaient élévés sans distinction, sans préférence pour aucun des trois. C'est naturellement que chacun de ces trois frères s'était orienté vers des talents différents et complémentaires.
Leurs deux parents décédèrent, de vieillesse, à quelques semaines d'intervalles. Laissant derrière eux une ferme, quelques deux-cents bouftous et trois frères rongés par la tristesse...

C'est un soir d'automne, alors qu'ils se recueillaient sur la sépulture de leurs défunts parents, que les trois frères, sans se parler, sans se regarder, firent la même prière. Une prière si intense, si profonde et pratiquée en parfaite concordance les uns avec les autres ne pouvait rester ignorée des dieux.
Les dieux avaient, il est vrai, abandonné le monde des hommes depuis bien longtemps, dans des temps reculés ils auraient répondu à leur appel avec joie. Mais les temps étaient tels que, ne pouvant l'ignorer, Djaul fît le déplacement à contre coeur et se présenta à eux au matin suivant.
Tout de noir vétu, le regard blanc, livide, une épée gigantesque à la main, montrant des griffes acérées dans l'autre; les trois frères ne dirent mot lors de son entrée.
- Est-ce vous qui souhaitez revoir vos parents une dernière fois afin de les étreindre et leur montrer l'amour que vous leur portez? Lança Djaul d'une voix irréelle, grâve, semblable à un chants sadidas dans la chapelle d'Amakna.
- Nos appels vous sont donc parvenus monseigneur? Oui il s'agit bien de nous. Répondit le bûcheron, le plus téméraire des trois.
- Je suis venu vous proposer un marché, à vous trois, l'acceptez-vous?
- Comment pourrions-nous accepter un marché sans en connaître les tenants et les aboutissant monseigneur? Se permit le plus jeune, le pêcheur.
Djaul entamait un demi-tour lorsque les trois frères lui répondirent quasiment à l'unisson:
- Nous l'acceptons mon maître, ordonnez et nous exécuterons.
Djaul fît volte face pour leur faire à nouveau front, les fixant de son regard froid, glacial.
- Bien, très bien. Marmonna-t-il en s'acoudant à son épée. Je ne vous aime pas messieurs! Vous m'êtes irritables, l'harmonie qui règne entre vous trois m'agace et je souhaite vous mettre à l'épreuve, uniquement pour mon bon plaisir, pour mon amusement.
Les trois frois frères se jaugèrent d'un regard interrogateur. Djaul, le grand seigneur noir du monde des douzes, les sous-estimerait-il?
- Je vais vous confier à chacun d'entre-vous une arme éthérée, vous aurez chacun jusqu'au coucher du soleil demain pour réussir à les user jusqu'à leur rupture.
Il disparu dans un vacarme assourdissant, un "POP" accompagné d'une gerbe d'étincelles ainsi que d'une fumée opaque sentant le soufre. Sur le sol, là où se tenait le seigneur Djaul, il y avait une cane à pêche, une pioche et une hache. Les trois frères se saisirent chacun de l'arme leur correspondant. Ils hésitèrent un instant, ne comprenant pas trop où le seigneur noir voulait en venir. Ils finirent tous trois par sortir au dehors et se mettre au travail sans plus attendre.
Les trois armes s'avérèrent très robustes et au coucher du soleil du premier jour elles se retrouvaient à peine entamées. Fatigués, le dos courbé, muets de douleurs les trois frèrent s'avachirent dans leurs sièges respectifs devant la cheminée qu'ils ne prirent même pas la peine d'allumer.
C'est alors qu'un "WOUF" explosif retenti derrière eux, ils sautèrent de leurs sièges et s'inclinèrent aussitôt devant le seigneur noir.
- La tâche est digne de ce que je vous promets n'est-ce pas?
- Oui monseigneur. Répondit le bûcheron tout en courbant l'échine.
- Je reviens vers vous pour vous donner les finalités de notre contrat, maintenant que vous avez pris connaissance avec vos outils respectifs. Seuls ceux qui auront respectés le contrat pourront revoir leurs parents, le ou les autres subiront mon châtiment ultime.
Tous trois firent un signe de tête en guise d'approbation, ils s'apprêtaient à remercier le seigneur Djaul pour sa solicitude lorsque énorme "POP" accompagné de la même fumée que le matin retenti.
Perplexes, ils ne comprenaient toujours pas en quoi celà pourrait créer une compétion entre eux. Ils prenaient par contre pleinement conscience de l'urgence d'en finir avec ces armes, ils ne souhaitaient en aucune façon provoquer le couroux de Djaul. Ils se ruhèrent donc tous les trois dans l'obscurité de la jungle Pandalaïenne pour s'en aller faire usage de leurs outils respectifs.
Chacun de leur côté, ignorant la douleur, soufrant le martyre de fatigue, avec des ampoules sur leurs ampoules, des courbatures si intenses qu'ils ne les sentaient même plus tant elles paraissaient irréelles, ils travaillaient d'arrache pied.
La nuit passa, aucun des trois ne fît même attention au soleil qui se levait, aucun des trois ne sentit la faim le tirailler, aucun des trois ne se rendit compte de ses paumes de mains à nues, aucun des trois ne se rendait plus compte de rien.
L'après-midi du deuxième jour était déjà bien entammée. Alors qu'il creusait au plus profond de sa mine frappant inlassablement le roc, le mineur sentit une bruine lui rafraichir le visage. Trop concentré sur la hargne qu'il mettait à creuser il n'y prêta pas attention et piocha plus en avant. La bruine se transforma en ruissellement, puis en jet, le jet eu raison de la roche et une énorme quantité d'eau commençait à se déverser dans la mine. Le frère mineur réussi de justesse à s'extirper par une galerie d'aération et ne pût que constater l'effondrement de sa mine noyée sous des vagues et des vagues d'eau. Totalement dépité il s'assit cherchant des yeux une chose familière qui avait disparue.
Il mit un certain temps à se rendre compte de ce qui avait disparu. Ce n'est que lorsqu'il vit son frère pêcheur arriver qu'il fît la relation. Le lac! Tout le lac s'était engouffré dans les profondeurs minières laissant derrière lui une vallée moite et gluante.
- Mais t'es stupide ma parole, débile, sans cerveau, Iop immature!!! Comment je pêche moi maintenant???
- Va te faire baffer par un Tanukouï, tu ne vois pas que je suis dans la même Pandamerde que toi???
C'était la première fois de leur vie que les deux frères s'insultaient, ils tremblaient autant de fatigue que d'énervement l'un envers l'autre. Après plusieurs mots que je ne pourrais vous révéler, les deux frères s'empoignèrent et entamèrent une lutte irréfléchie, sans fondements et sans but. Engagés dans leur combat ils ne firent même pas attention au sol qui se dérobait sous leur pieds... "vraouktch" le sol s'affaissa, les deux frères tombirent dans un torrent d'eau qui se dirigeait vers, selon la légende, le centre du monde des douzes, la demaures des Géants. Plus personne n'entendit jamais parler des deux frères.

C'est vraissemblablement le vacarme provoqué par l'affaissement de la colline qui tira le troisième frère de sa concentration. Il se releva, s'essuyant le front d'un revers de manche, il n'en crût pas ses yeux. Il avait décimé en une journée la quasi totalité de la forêt. Il s'assit un instant et regarda la lame de sa hache, elle était quasiment usée jusqu'au bout et les quelques arbres qui restaient suffiraient à la finir.
Il se repositionna fermement sur ses deux jambes, balaya d'un large mouvement l'air de sa hache en direction d'un orme majestueux et ... s'arrêta net! Il planta la hache dans le sol et relança un regard sur tous les arbres coupés.
- Non! Je ne peut pas. Pensa-t-il. A aucun prix je ne peux décimer une forêt entière pour mon seul désir de revoir mes parents.
A ses paroles un énorme "WOUFF" retenti et dans une épaisse fumée grîsatre apparut le seigneur noir.
- Qu'as-tu dis misérable? Tu abandonne le défi?
- Oui seigneur, je préfère subir votre couroux plutot que d'anéantir la flore de Pandawa.
Djaul fixait d'un regard rouge, terrifiant, le jeune bûcheron.
- Sais-tu que tes deux frères sont morts?
Le frère bûcheron sentit les larmes monter mais arriva à les retenir.
- Non monseigneur, vous me l'apprenez. Comment sont-ils morts? Si je puis me permettre.
- Tu peux. Tes deux frères sont morts d'arrogance, emportés par les flots de la ranqueur.
Djaul posa au pieds du frère bûcheron les armes de ses deux frères.
- Comme tu peux le constater par toi-même...
- ...elles sont usées jusqu'au bout! Fini le jeune bûcheron. Ils avaient réussi!
- Oui. Aquiesca le seigneur noir. Mais emportés par leur rage ils ne s'en sont même pas aperçus. Ils ont anéanti à eux deux la pêche et les mines de Pandawa. Aveugles envers notre mère nature ils ont eut ce qu'il méritait. Chaque arme était spécifiquement étudiée pour n'être définitivement usée que lorsque la dernière ressource lui correspondant disparaitrait. Tes deux frères ont épuisé chacun les ressources les concernant et ainsi usé leurs outils comme demandé. Plus préoccupé par leur soif de victoire ils ont périt dans des tourments éternels. Toi, à l'inverse, tu préfère abandonner le défi au risque de subir ma colère plutot que d'anéantir le forêt?
- Oui monseigneur.
- Alors qu'il en soit ainsi, tu a réussi l'épreuve jeune bûcheron. Garde la hache, elle est tienne désormais et tant qu'il restera des arbres debouts sur Pandala elle gardera toute sa puissance. Tu ne reverras point tes parents car tel est ton souhait.
Le seigneur Djaul disparu dans un silence de fourmis, laissant seul le jeune bûcheron avec ses tristes pensées.

Depuis lors on ne trouve plus ni poissons, ni minerais sur Pandala, mais on y trouve encore des arbres. Le jeune bûcheron a bien vécu, respectant jour après jour la forêt qu'il chérissait. Sa hache il l'a léguée à son fils à sa mort, moi, KeizerSauze...

hihi trop fort le récit! avec le p'tit clin d'oeil en forme de métaphore à l'écologie !
encore un coup de maitre bouliwouif !

je suis fan^^

Bon bien.....Et la suite? :ange10:

Rien à dire, c'est juste très beau... chapeau l'artiste

vous v'nez, on monte un fan club!?

Très joli bwavo chéwi